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Personnalités

 

TONINO VALERII

Né le 20 Mai 1934 (Italie)

BIOGRAPHIE

Tonino Valerii fut considéré par le grand Sergio Leone comme son meilleur disciple. Il commença d’ailleurs dans le métier en devenant assistant directeur de ce dernier sur Et Pour Quelques Dollars De Plus.

En 1966, il réalise son premier Film Per Il Gusto Di Uccidere, devenu chez nous Lanky, L’homme A La Carabine. Première incursion dans le domaine qui sera sa spécialité, le western. Malgré tous les défauts inhérents à une première œuvre, ce petit western narrant les aventures d’un chasseur de prime interprété par Craig Hill, contient quelques trouvailles visuelles intéressantes, et Valerii y apporte son sens du découpage et un réel effort dans la direction d’acteur. Il cherche déjà à ce démarquer des clichés que le genre traîne déjà derrière lui.

L’année d’après il enchaîne avec Le Dernier Jour De La Colère, rassemblant Lee Van Cleef et Giuliano Gemma dans un excellent western au rythme soutenu avec une intrigue solide. L’élève Tonino Valerii a bien reçu les leçons du maître Sergio Leone en mettant en scène deux acteurs typiques du genre sur une partition solide et une utilisation parfaite du cadre. Son sens de la mise en scène ne trompe pas, ce réalisateur possède une vraie idée de cinéma.

Son film suivant, Il Prezzo Del Potere (Texas) est une habile transposition des événements se rapportant à l’assassinat de JFK dans l’univers du western.
Amputé de plusieurs scènes lors de sa sortie en France, ce western d’excellente facture ne peut réellement être apprécié à sa juste valeur. Malgré tout il demeure l’un des meilleurs que l’Europe est donnée au genre. Un scénario alambiqué judicieusement mis en scène ne cachant pas sa forme évidente de dénonciation politique, ce film porte le sceau du militantisme. On montre la corruption d’une petite ville du Texas par un grand argentier, en fait un banquier qui use de sa fortune pour mettre les hommes à sa botte et ainsi pouvoir agir en toute impunité. Bien sûr, un homme se mettra sur sa route. Une réalisation rigoureuse et une intrigue touffue soutenus par une distribution solide en font encore aujourd’hui un modèle du genre. La même année il réalise un drame psychologique sur un transexuel.

Puis il enchaînera avec un nouveau western, Une Raison Pour Vivre, Une Raison Pour Mourir rassemblant un casting monstrueux. Sa nouvelle notoriété aidant, il rassemble James Coburn, Telly Savalas et Bud Spencer dans ce film qui se veut une démarcation du 12 Salopards de Robert Aldrich, film qui aura marqué les esprits latins.

Malgré un casting intéressant, et une idée de base ouvrant une possibilité de développement importante, il pêche dans une espèce de paresse peu coutumière de sa patte. Mal agencé dans ses scènes d’action et souffrant d’un manque de rythme ce film s’avère être un fiasco remarquable que même sa distribution ne sauve pas. Reste quelques effets et une photographie somme toute assez soignée. Tonino Valerii enchaîne avec un giallo assez réussi avec les excellents George Hilton et William Berger, Mio Caro Assassino (Folie Meurtrière).

En 1973, Sergio Leone signe le scénario de Mon Nom Est Personne, il en produit un film et confie la réalisation à son ami Tonino Valerii.
Au départ ce film est une réaction d’exaspération à la série des Trinita qui est en train d’enterrer le genre. Il récupère Terence Hill, représentant idéal du western fayot. Leone refuse d’être le père de rejetons infidèles et irrespectueux et propose à Valerii de délivrer un grand film au souffle épique arroser d’une ironie en forme de coup de pied bien placé dans le fessier de la nouvelle vague westernienne transalpine.
Le grand Henry Fonda, figure emblématique du western Fordien donne la réplique au Trinita en question, un homme qui n’a même pas de nom, personnage espiègle et facétieux qui prend le relais d’une génération en perdition. Véritable métaphore sur le relais entre le grand western classique et son rejeton, que d’aucun qualifieront de fossoyeur du genre, prend ici une ampleur quasi poétique, même dans ses excès les plus vulgaires. Le duel final est un modèle du genre. Au final Mon Nom Est Personne, demeure encore aujourd’hui un véritable classique du western italien.
Ce sera la dernière incursion de Valerii dans un genre mourant de ses propres excès, une bien belle conclusion en forme de chant du cygne irrévérencieux.

La suite de sa carrière sera faite de polars assez bien troussés et de films de commandes plus proches de la série Z que du bon film d’action. Il finit sa carrière à la Télévision.
Ce réalisateur sera toujours liée au genre western, il fait d’ailleurs partie des excellents artisans du genre derrière les trois Sergio.

Dr. Western

FILMOGRAPHIE

 


 



 

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