LEE
VAN CLEEF
Né
le 9 Janvier 1925 à Somerville, New Jersey,
Etats-Unis
Décédé le 16 Décembre
1989 à Oxnard, Californie, Etats-Unis
BIOGRAPHIE
Qui
peut oublier le Sentenza du Bon,
La Brute et le Truand, ce grand gabarit
avec un faciès d’aigle. Ancrer à
tout jamais dans les mémoires pour des
rôles de brutes impassibles et toujours
raffinées dans le sadisme, le grand Lee
Van Cleef aura traverser l’histoire du western
tout d’abord comme figurants dans le cinéma
américain, puis après une déchéance
évitée de peu, il sera récupéré
par Sergio le Grand et sera à
jamais l’une des figures emblématiques
du voyou cruel et sans morale du western italien.
Né
en 1925 dans le New Jersey, d’une famille d’origine
batave, il débuta dans la vie active comme
garçon de ferme.
Après avoir servi dans la marine américaine
pendant la seconde guerre mondiale, il rentrera
dans le monde du théâtre d’abord
par la petite porte, puis fut engagé dans
la troupe du metteur en scène Joshua
Logan.
C’est
dans le western contestataire de Fred Zinneman
Le Train Sifflera Trois Fois
qu’il fait ses premiers pas dans le cinéma.
Il y interprète le rôle de l’un des
tueurs qu’affrontera Gary Cooper.
Dès lors, il tournera quasi exclusivement
que des rôles de bad guys dans une flopée
de western ou de films noirs, sous la caméra
de grands réalisateurs comme Raoul
Walsh, Anthony Mann ou Samuel
Fuller.
On
peut dire que c’est de la déchéance
que naîtra véritablement le grand
talent de cet artiste. En effet, le western américain
subissant au début des années 60
le revers de sa grande réussite, les principaux
chef d’œuvre du genre émanant de ces dix
dernières années, une crise d’inspiration,
Lee Van Cleef, quasiment exclusivement
cantonné dans ce genre aura des difficultés
à trouver des employeurs. De plus il est
victime d’un grave accident de la route qui le
met au rancart dans la plus totale indifférence.
Il s’initie à la peinture et tente de vendre
ses œuvres afin de subvenir à ses moyens.
C’est
alors qu’il se trouve au bord de la déchéance,
quasiment ruiné, qu’il fait la rencontre
de celui qui changera sa vie, le grand Sergio
Leone.

Avec Klaus Kinski dans
"Et pour quelques dollars de
plus" |
En
1965, le maître italien, à la recherche
d’un partenaire pour Clint Eastwood,
suite au désistement de Lee Marvin,
pour son Et Pour Quelques Dollars De Plus,
l’engage pour le meilleur…
Un regard de braise, un faciès de prédateur,
une mâchoire féline, tel est le profil
de celui qui incarne à merveille le rôle
du Colonel Mortimer, ex-officier de l’armée
confédérée devenu chasseur
de primes. Associé au "manchot"
interprété par le Clint Eastwood,
il s’épanouit dans ce rôle d’anti-héros
sans la moindre morale, si ce n’est l’appât
du gain, caractéristiques des personnages
dépeints par Leone.
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Fort
de succès tant critique, le snobisme d’une
certaine presse ayant rangé aux vestiaires
ses points de vue trop carrés, que public,
Leone l’engagera de nouveau pour son
film suivant, une somme de trois caractéristiques
qui peuvent caractériser l’âme humaine,
un titre dans la pure tradition Leonienne…
Ainsi naîtra ce que beaucoup, dont moi-même,
considère comme le chef d’œuvre du western
européen, Le Bon, La Brute Et Le
Truand. Lee Van Cleef fait partie
de ce fameux trio d’ennemis intimes, incarnant
le rôle du sadique Sentenza, renégat
sans pitié doué d’un sadisme très
raffiné.
C’est
alors que commence réellement sa grande
période dans le western européen.
Période pendant laquelle il participera
à plusieurs perles du genre, dirigé
par des cinéastes aussi doué que
Sergio Sollima dans Colorado,
Tonino Valerii
pour Le
Dernier Jour De La Colère
ou Giulio Petroni pour l’excellent La
Mort Etait Au Rendez-Vous.
Traînant son faciès d’aigle, sa mine
de prédateur et son regard perçant
sur les meilleures productions des studios de
Cinecita.
Il
interprétera par la suite, le fameux personnage
de Sabata,
héros énigmatique, sorte de dandy
classieux qu’il ne vaut mieux pas provoquer sous
peine de finir entre quatre planches. Une sorte
d’ange de la mort, attiré par l’appât
du gain, très classe, mais sans aucune
moralité quand les enjeux découlent
de l’argent et des moyens de se l’accaparer. Toute
sa classe resplendit sur ce genre de rôle,
on aura l’occasion de voir ça plus en détail
dans le futur.
Fort
de ses succès dans le domaine du western
transalpin, il sera récupéré
avec beaucoup plus d’estime sur des productions
Hollywoodienne de bon calibre par des réalisateurs
comme Gordon Douglas (vétéran
du western américain) sur Barquero
ou John Guillermin (King Kong)
sur El Condor.
Quand
le western italien aura succombé de ses
propres excès, que le haricot aura remplacer
le spaghetti, il n’aura que très peu d’occasions
de s’illustrer dans de grandes œuvres. John
Carpenter l’engagera sur son New
York 1997 notamment.
Puis
il finira sa carrière sur des séries
B de guerre réalisés par Antonio
Margheriti, des films de mission post-12
Salopards, puis sur des séries
TV sans grande envergure.
Il décède en 1989, laissant derrière
lui une œuvre qui si l’on veut bien s’en approcher
est riche de trésors trop souvent mésestimés.
Lee
Van Cleef demeure encore aujourd’hui, une
figure incontournable du western Leonien,
que voulez-vous, dans la vie il y a de bons acteurs
qui jouent les méchants, et de mauvais
acteurs qui jouent les bons… ou quelque chose
comme cela, morale que n’aurait pas désapprouvée
el senor Tuco…
Dr.
Western
FILMOGRAPHIE
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