Faccia
a Faccia
Italie/Espagne - 1967
Réalisateur : Sergio
Sollima
Interprètes : Gian Maria
Volonte (Brad Fletcher), Tomas Milian (Beauregard Bennett),
William Berger (Charlie Siringo), Jolanda Modio (Maria),
Gianni Rizzo…
Producteur : Alberto Grimaldi et
Arturo Gonzales
Scénariste : Sergio Donati
et Sergio Sollima
Musique : Ennio Morricone
L’HISTOIRE
Brad Fletcher (Gian Maria Volonte), un
professeur d’histoire, quitte son poste pour raison
de santé, et descend s’installer dans le Sud,
histoire de trouver un climat plus propice susceptible
de lui apporter un peu de répit. Sur sa route,
il sauve la vie d'un certain Beauregard Bennett
(Tomas Milian), un redoutable hors-la-loi,
chef d’une bande que l’on appelle "La
horde sauvage".
Fasciné par ce personnage charismatique, Fletcher
décide de le suivre. A son contact, l’ex professeur
timoré se métamorphose peu à peu
et se découvre des pulsions violentes. Il met
alors son intelligence au service du banditisme.
CRITIQUE

Duel dans le désert
entre Thomas Millian et Gian Maria Volonte
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Proche
de par sa mise en scène sobre et épurée,
du classicisme Hollywoodien de la grande époque
du western, ce Dernier Face à Face
fait partie, non seulement des meilleurs films de son
auteur, mais du western italien simplement.
Très inspiré, Sergio Sollima
dresse un portrait acide des travers de l’âme
humaine. Gian Maria Volonte campe à
merveille le rôle d’un intellectuel introverti
qui au contact d’un homme à l’aura plus prononcée
que la sienne, se découvrira des aspects qu’il
ignorait jusqu’alors.
Le penchant indéniable de Sollima pour
développer des métaphores politiques est
ici mise en évidence de par ce personnage d’idéaliste
campé par Volonte.
L’autre intérêt de ce film c’est le développement
de la psychologie d’une double métamorphose,
celle du professeur timide et discret et celle de l’exubérant
et charismatique bandit Beauregard Bennett.
A leur contact respectif, les deux hommes changent peu
à peu, pour totalement faire se muter leurs caractéristiques
respectives.
D’un bel apanage esthétisant la réalisation
sans réelles esbroufes de Sergio Sollima
confirme encore une fois la capacité de cet auteur
à se rapprocher du classicisme américain.
Moins formaliste que Sergio Leone, mais développant
une thématique politisante plus forte, moins
excessif et attiré par la violence sadique que
Sergio Corbucci, ce Sergio là
n’en demeure pas moins un très bon faiseur qui
avec ce film d’excellente facture démontre une
fois de plus que le western transalpin est tout sauf
une vulgaire démarcation de son modèle
d’outre-Atlantique.
Psychologie des personnages forte, radicalisme des propos,
esthétisme haut de gamme avec une merveilleuse
utilisation du scope, ajoutée à cela une
magnifique partition d’Ennio Morricone, et
vous obtenez un bijou du genre.

Thomas Milian
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Les
principaux interprètes sont excellents de justesse
dans leur jeu. Gian Maria Volonte affine parfaitement
son personnage dans ce rôle d’homme cultivé
qui au contact de la brutalité et du pouvoir
de fascination exercé par les armes commence
à élaborer des théories sur la
violence de masse. En théorisant cette violence,
l’intellectuel devient tout à coup plus dangereux
et pervers que le primitif hors-la-loi encore une fois
formidablement interprété par le génial
acteur cubain Tomas Milian dont le charisme
entier repose sur une force primitive et un physique
avantageux. A noter également la présence
du très charismatique acteur autrichien William
Berger, vu notamment chez Bava ou Ferreri,
dans le rôle d’un chasseur de prime.
Un western qui fait partie des essentiels du genre all’italiana,
à ne louper sous aucun prétexte.
Dr
Western
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