Mille
Dollari sul Nero
Italie / Allemagne - 1967
Réalisateur : Alberto Cardone
Interprètes : Anthony Steffen (Johnny),
Gianni Garko (Sartana), Erika Blanc (Joselita),
Carlo D’Angelo (juge Waldorf), Jerry Wilson, Franco
Fantasia…
Producteur : Mario Siciliano
Scénario : Ernesto Gastaldi,
Vittorio Salerno et Rolf Olsen
Musique : Michele Lacerenza
L’HISTOIRE
Après avoir purgé 12 ans de prison
pour un crime qu’il n’a pas commis, Johnny
(Anthony Steffen) revient au pays pour
y retrouver sa mère et son frère Sartana
(Gianni Garko)
Ce dernier est devenu le chef d’une bande pillards
impitoyables qui sèment la terreur dans la
région. Une rivalité ne tardera pas
à instaurer entre les deux frères.
CRITIQUE

Gianni
Garko interprète Sartana |
Réalisé
en 1967, par Alberto Cardone, ce western
est un peu en deçà de sa réputation.
Sans être mauvais, il souffre de tout un tas
de clichés que le genre a établi à
force de répétition. La réalisation
en elle même est mitigée et offre une
thématique intéressante qui aurait
été mieux développée
sous la caméra d’un metteur en scène
plus doué comme Sergio Corbucci
ou Tonino
Valerii.
Le principal intérêt du film réside
en sa teneur dramatique. La confrontation fratricide
qui génère une véritable tension
entre Johnny, interprété
par l’inégal Anthony Steffen (Antonio
De Teffé de son vrai nom), héros
solitaire et taciturne qui revient d’un long périple,
et Sartana, qu’interprète à
merveille l’excellent Gianni Garko, personnage
névrosé et antipathique qui vit en
permanence sous l’emprise d’une violence intérieure
qu’il extériorise avec une grande cruauté.
L’intrigue s’articule autour de ces deux personnages
que tout oppose, et un troisième personnage
important, qui n’est autre que la mère qui
ne sait réellement pour qui tenir dans un
conflit dont elle est le principal arbitre. Un choix
entre un fils qui lui a longtemps manqué
et son cadet, dont elle ne soutient pas les actes
mais dont elle est indirectement fière, tant
son charisme en fait un homme respecté et
important.
Au-delà de cette thématique de dualité,
le film s’articule autour de ses personnages auxquels
le réalisateur tente de donner une aura symbolique
tendant à en faire les icônes d’un
combat entre le bien et le mal avec une certaine
démesure sarcastique.
Proposant quelques scènes d’une grande violence
à la teneur dramatique parfois exagérée,
ce que le genre a su très bien exploité
sous l’œil d’un réalisateur comme Sergio
Corbucci, ce western peine à en donner
la pleine mesure, tellement bâclé dans
certains enchaînements amenés avec
une trop grande facilité.
Avec un peu plus d’attention ce film aurait pu atteindre
une certaine ambition tendant au mélodrame
lyrique.
Le genre commençant de plus en plus à
souffrir de ses propres excès, de sa propre
auto-dérision, chose que l’on ressent très
bien dans des moments qui ne prédisposaient
pas à tant de laisser aller.
Une photographie soignée signée Gino
Santini, et une excellente interprétation
de Gianni Garko relève quand même
la sauce dans certains moments et donnent finalement
à ce film plusieurs qualités indéniables.
Dr
Western
|