Una
pistola per cento bare
Italie - 1968
Réalisateur : Umberto
Lenzi
Interprètes : Peter
Lee Laurence, John Ireland, Gloria Osuna, Eduardo
Fajardo, Victor Israel, Julio Pena, Raf Baldassarre,
Piero Lulli
Producteur : Pierrette Belair
Scénario : Edouard Manzano,
Umberto Lenzi
Musique : Angelo Francesco
Lavagnino
L’HISTOIRE
Condamné aux travaux forcés par
l'armée pour avoir refusé de prendre
les armes selon ses convictions pacifiques,
Jim Slade (Peter Lee Lawrence) est libéré
avec la fin de la guerre et retrouve ses parents
sauvagement assassinés par quatre malfrats
dont le terrible Corbet (Piero Lulli).
Il décide alors d'acheter une arme pour punir
les meurtriers. Il devient shérif par la
force des choses d'un village en proie aux attaques
d'une bande de pilleurs de banques qui guettent
l'arrivée d'une malle de 200 000 dollars.
En effet, le chef de cette bande n'est autre que
Corbet.
CRITIQUE
Jim
Slade (Peter Lee Lawrence) en quête
de vengeance. |
Et
bien voilà un très agréable
petit western à l'italienne sans prétention
qui ne s'embarrasse d'aucune fioriture afin d'offrir
avant tout un rythme constant sans ménager
son lot de surprises.
De
son titre français original La malle
de San Antonio, Pistolets pour
un massacre met en scène Jim
Slade, jeune blondinet plein de principes bien
campé par Peter Lee Lawrence déjà
vu notamment dans Pour quelques dollars
de plus.
Corbet (Piero Lulli), l'homme
à abattre. |
Umberto
Lenzi, bon petit artisan de l'horreur italien
(Cannibal Ferox, Démons
3, La maison du cauchemar)
réalise ce western avec son style habituel,
c'est à dire un rythme élevé
et une galerie de personnages aussi surprenants
dans leur personnalités troubles que dans
leur apparitions soudaines.
Après
la découverte de ses parents assassinés,
Jim qui n'avait donc jamais touché d'arme
à feu achète très vite un colt
45 et devient tout aussi rapidement un tireur d'exception.
La quête vengeresse des assassins semble alors
être le coeur du film. Et pourtant, en à
peine 10 minutes de plus, trois de ces gaillards
sont déjà refroidis. Le film ne durerait-il
que 20 minutes ?
Une bande de fous qui vaut
le détour. |
Non,
bien entendu, le quatrième larron, le terrible
Corbet (Piero Lulli), donnera bien plus
de fil à retordre. Mais plus que cela, c'est
l'implication de Jim à défendre
l'argent de la banque et le soutien de la petite
faune du village qui s'avère plus importante.
On y découvre en premier lieu un croque mort
typiquement sympathique puis un révérend
de passage (convaincant John Ireland) à
la forte personnalité et diablement efficace
au révolver, un charmant directeur de banque,
un barbier dentiste, une chanteuse qui souhaite
partir au plus vite, et même une très
remuante bande de fous hétréroclytes
échappée d'un asile voisin détruit
et entassée dans la prison. Ces derniers,
un pyromane, un détraqué sexuel, un
psychopathe, un amnésique et une cervelle
de moineau entre autres, vieux barbu qui cogne sans
arrêt deux pierres dans ses mains, apportent
leur lot de faciès patibulaires, de péripéties
inattendues et posent un autre problème de
maintien de la tranquillité à San
Antonio.
Un mexicain présomptueux. |
Chaque
personnage est cependant très rapidement
esquissé et le jeu d'acteur plutôt
caricatural dans l'ensemble. Mais ce western distordu
à la mise en scène juste correcte
reste convaincant car il parvient à garder
un bon rythme endiablé tout en renouvelant
l'action et son propos, à toucher du doigt
certains thèmes comme la foi et l'innocence,
à rebondir d'une scène à l'autre
grâce à l'habile renouvellement de
l'intrigue et au penchant naturel d'Umberto
Lenzi pour une certaine originalité
déviante. Ainsi, la fin du film se recentre
sur la vengeance et surprend à nouveau par
ses retournements de situation assez osés.
La mise en scène de l'action en elle même
n'y est pas exceptionnelle mais la capacité
d'Umberto Lenzi à dérouler
la chose, à présenter ses personnages
trucculents, à enchaîner les intrigues
avec panache et simplicité suffit largement
au plaisir du spectateur. La musique de Angelo
Francesco Lavagnino est d'ailleurs elle aussi
tout à fait agréable, sans prise de
risque mais bien composée.
Dr
Hélium
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