Quanto
Costa Morire
Italie / France - 1968
Réalisateur : Sergio Merolle
Interprètes : Andrea Giordana
(Tony), John Ireland (Ralph), Raymond Pellegrin (Le
shérif), Bruno Corazzari (Scaife), Betsy Bell,
Giovanni Petrucci, Mireille Granelli…
Producteur : Cine Azimut (Rome)
et Les Films Corona (Paris)
Scénario : Biagio Proietti
Musique : Francesco De Masi
L’HISTOIRE
Une bande de voleurs de bétail dirigée
par Ralph (John ireland) et le violent
et pathétique Scaife (Bruno Corazzari),
arrive dans un paisible village. L’hiver rude venant
de s’installer, rendant impossible tout déplacement,
ils demandent au shérif de la ville (Raymond
Pellegrin) l’hospitalité. Ce dernier accepte,
mais avec une certaine réticence. En effet, connaissant
personnellement Ralph, ce dernier étant
le père naturel de son fils adoptif Tony
(Andrea Giordana), il sait qu’il est capable
du pire.
Complètement psychotique, le terrible Scaife
ne tarde pas à dévoiler ses véritables
intentions malfaisantes. Il se met à asservir
la population et commence à tuer gratuitement.
Tony refuse d’abdiquer et s’enfuit du village.
Son père naturel finit par le rejoindre. Ensemble,
ils organisent la révolte contre Scaife
et sa bande d’assassins.
CRITIQUE

Ralph (John Ireland)
et la bande de Scaife |
Ce western,
qui est l’unique film de son auteur, Sergio Merolle,
est d’une noirceur extrême. Une violence assez
soutenue, assortie d’une vision pessimiste.
Se déroulant dans un paysage hivernal enneigé,
on ne peut s’empêcher de penser aux décors
et à l’ambiance du chef d’œuvre noir de Sergio
Corbucci Le Grand Silence. Par
bien des aspects, ce film, dont le titre original
Quanto Costa Morire (littéralement
: Qu’il Est Dur De Mourir) est devenu
par la magie des traductions Les Colts Brillent
Au Soleil…, se rapproche du génial
film de Corbucci. Une ambiance baroque et
une noirceur de tous les instants, soutenues par une
violence sans concessions. Le rapport s’arrête
là, tant Merolle ne possède
pas la folie et les grandes qualités de faiseur
de Sergio Corbucci.

Le shérif (Raymond
Pellegrin) victime du terrible Scaife
|
Hors du
rapport relationnel père-fils qui ouvre un
champ de réflexion intéressant, l’intérêt
majeur du film réside dans l’extravagance du
personnage du sadique Scaife, interprété
par l’excellent Bruno Corazzari, on ne peut
s’empêcher de penser au célèbre
Tigrero interprété par l’immense
Klaus Kinski dans Le Grand Silence.
Véritable tyran despotique aux manières
et à la cruauté extrême dont les
méthodes expéditives vis à vis
de la population ne sont pas sans rappeler celle des
nazis. Il prend un malin plaisir et ressent une certaine
jouissance à faire souffrir ses victimes. Certaines
scènes montrant des tortures qu’il inflige
à ses victimes sont assez difficiles.

Père et fils unis contre
la tyranie |
Une question
en forme de métaphore est également
aborder, consistant à s’interroger sur le devoir
d’un homme de se terrer lâchement sous les coups
de son tortionnaire ou de se révolter quitte
à y perdre la vie. La liberté ayant
un prix dans un monde livré au chaos, la dignité
ne peut se retrouver que par le prix du sang.
Film intéressant
et jusqu’au-boutiste par bien des aspects, très
noir et assez violent, Les Colts Brillent
Au Soleil donne à l’acteur américain
John Ireland, vétéran du western
américain, un rôle de père qui
exorcisera ses démons intérieurs en
mettant ses qualités d’homme au service d’une
juste cause, lorsqu’il voudra enfin assumer des responsabilités
qu’il n’aura jusqu’alors pas pris.
Démarche
non dénué d’intérêt, personnages
forts, mise en scène rigoureuse, la seule tare
de ce western se trouve dans une direction des scènes
d’action pas franchement réussie.
Dr
Western
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